Ce jeudi 12 juin 2025, Simon Casas, à la tête de l’entreprise Simon Casas & Co, délégataire de service public emblématique pour l’organisation des corridas dans la capitale gardoise, a fait l’objet d’un placement en garde à vue. Il a été entendu à la suite de la parution du rapport sur le financement public des corridas établi par la Chambre régionale des Comptes d’Occitanie. Simon Casas est soupçonné de blanchiment de fraude fiscale et d’abus de biens sociaux. L’information est révélée par le Midi Libre, France Bleue et France 3.

En 2015, déjà…
Dans notre article publié le 10 mars 2025, rédigé à la suite de la parution du rapport de la CRC d’Occitanie, nous faisions référence à un précédent pour lequel nous avions saisi le député ligérien Jean-Louis Gagnaire, alors président de la Commission des finances à l’Assemblée nationale. Ce dernier avait alors posé une question écrite au Gouvernement par laquelle il interpellait Bercy au sujet « des entreprises organisatrices de spectacles de tauromachie [qui] appliquent à leurs activités un taux réduit de TVA dans l’optique de générer des recettes supplémentaires. » En 2019, le Ministère des Finances Publiques a communiqué sans détour sur l’arrêt rendu par le Conseil d’Etat le 15 février 2019 : « la corrida est un spectacle qui ne s’assimile pas aux spectacles de variété relevant du taux réduit de taxe sur la valeur ajoutée (TVA). »

Le financement de la corrida : un sujet fondamental
Cela fait maintenant plusieurs décennies que les ONG de défense des animaux alertent sur le financement de la tauromachie espagnole. Cette question est la clef de voûte du maintien de la corrida. En effet, les corridas sont déficitaires. L’arrêt de leur programmation dans plusieurs communes française en témoigne : certaines collectivités locales ne sont plus en mesure d’assurer une participation financière essentielle à leur tenue. Or, sans financement public, il n’y a plus de corridas. La France est endettée, sa situation économique préoccupante. L’échelon local est fortement impacté par les restrictions budgétaires et des mesures de restriction sont attendues pour le maintien de l’équilibre d’un budget fragilisé. Par conséquent, puisque l’heure est à l’austérité, les citoyens sont en droit de s’interroger sur le financement public d’une pratique conspuée par 80 % d’entre eux, tous sondages confondus (nous ne cessons de rappeler l’ampleur de ce rejet).
Une seule exception
La corrida est rendue possible par une exception à la règle commune qui punit les actes de cruauté et les sévices graves sur les animaux. Cette exception s’entend uniquement dans certaines communes françaises. Elle exempt de poursuites pénales les organisateurs et les acteurs de la tauromachie espagnole sur notre territoire, sous certaines conditions. Il n’en est pas de même avec les finances publiques. Tous les Français sont égaux devant l’impôt, puisqu’il s’agit de leur argent. Ainsi, la somme de 1,5 million d’euros a d’ores et déjà été saisie à partir des comptes bancaires de la société de Simon Casas. Ces fonds ont été transférés auprès de l’AGRASC (Agence de Gestion et de Recouvrement des Avoirs Saisis et Confisqués).
Nous rappelons qu’à ce stade de la procédure, Simon Casas est présumé innocent.