Le rassemblement était annoncé : le samedi 31 mai 2025, à Saint-Martin-lez-Tatinghem (62), des ONG se sont mobilisées pour dénoncer les combats de coqs qui se tenaient au même moment dans la commune. La manifestation a rassemblé plus de 70 personnes et la couverture médiatique était au rendez-vous.

manifestation contre les combats de coqs 2025

Un afflux de soutiens

Cet évènement est le fruit d’une longue préparation orchestrée par les organisateurs. Sa médiatisation a fait l’objet de relais importants : nous remercions particulièrement Luce Lapin pour Charlie Hebdo, Lalia Andasmas pour Savoir Animal et Christophe Marie sans oublier toutes celles et ceux qui ont partagé sur les réseaux sociaux. Dès sa diffusion, des soutiens sont arrivés en masse de toutes parts. PAZ, Animal Save Movment ou encore l’association Stéphane Lamart ont expressément demandé à être associés à l’évènement. Cette dernière est mobilisée de longue date sur le dossier des combats de coqs. Des associations locales ont également répondu à l’appel et ont tenu à être présentes à nos côtés. Grace à ce travail unitaire, ce n’est pas moins de 70 personnes qui se sont retrouvées non loin de la salle Anicet Choquet, qui jouxte la mairie, dans laquelle les combats se tenaient.

rassemblement contre les combats de coqs

Au plus proche des animaux

A proximité, les combats se déroulaient. C’est le cœur serré que nous voyions arriver les coqueleux et avec eux, les coqs transportés dans des caisses jusqu’à leur lieu de supplice. Une équipe de France 3 a pu entrer dans la salle où était disposé le gallodrome. Les journalistes étaient accompagnés par des organisateurs de la manifestation. A l’intérieur, des chaises disposées autour d’une estrade sur laquelle trône une cage grillagée : le spectacle sera ainsi bien visible par tous. Des tapis rouge profond aux arabesques dorées décorent cette estrade et retombent jusqu’au sol dans un drapé plein de grâce : c’est précieux et chaleureux. Cette ornementation ne parvient toutefois pas à occulter la cage et la vision des animaux martyrs, contraints de s’affronter à mort à l’intérieur, sans échappatoire possible.

A l’extérieur, militants et citoyens sont disposés sur le rond-point qui fait face à la salle. Des visuels sont accrochés aux barrières ou tenus à bouts de bras pour dénoncer ces combats de la honte. Une pancarte incite les automobiliste à klaxonner pour manifester leur soutien et nous assistons à un concert de coups de klaxon qui sera nourri jusqu’à la fin de l’évènement. Plusieurs automobilistes font moult tours de rond-point en klaxonnant et nous adressent des « mercis », en soutien aux coqs.

La manifestation est également marquée par une minute de silence, en hommage aux individus sensibles tombés ce jour-là sous les coups d’ergots augmentés par des lames et autres accessoires tranchants. Les blessés sont également présents dans nos esprits. Le mot de la fin est laissé à Marie-Claude. Sa voix cristalline nous transporte à travers une chanson bouleversante qu’elle a écrite pour dénoncer les actes de cruauté envers les coqs, sur l’air de « Les Gens du nord ».

Des discours forts

Au cours de cette après-midi, les mots ont également pris la place qui leur revient pour nommer le réel. Mira Markovic, élue à la Ville de Paris et co-présidente du Parti animaliste, a fustigé « une législation hypocrite » qui dans le même temps reconnaît les combats de coqs en tant que sévices et actes de cruauté et les autorise par dérogation dans certaines communes. Le lieu abolirait la souffrance. Simon Nordmann, co-président du Campus animaliste, évoque les combats de gladiateurs, conditionnés au combat et dont la vie se résume à tuer ou être tués pour exciter la foule. Il dénonce des animaux sensibles et empathiques rendus à l’état de monstre, élevés à ne connaître que la violence et la mort. Le propos fait singulièrement écho au discours de Lucas, membre du Campus animaliste, heureux adoptant d’Onyx, coq qui a connu les combats avant d’avoir fait l’objet d’une saisi de la SPA pour mauvais traitements. Nous entrons dans l’intimité d’Onyx et son histoire donne un visage à tous ceux qui n’auront jamais sa chance. A son arrivée chez Lucas, Onyx attaquait ses congénères, sans discernement. Pendant de long mois, Lucas lui a montré qu’une autre vie était envisageable et Onyx l’a entendu. Il vit désormais au milieu d’une trentaine de poules et d’une petite dizaine d’autres coqs. Il ne cherche plus à se battre et évolue en harmonie au milieu de ses congénères. Pendant ce temps, au micro de France 3, un coqueleux affirme que les combats de coqs sont indispensables car ces animaux seraient incapables d’autre chose. Il assure que les accessoires tranchants fixés à leurs ergots permettent une mort rapide, sans quoi ces animaux se battraient jusqu’à l’arrêt cardiaque. Un acte de charité, en quelque sorte.


Ensemble pour l’abolition rappelle la sensibilité et l’intelligence des coqs puis assied son soutien indéfectible à leur cause.