Les hurlements de la souffrance

La corrida rebute, dégoute et suscite une saine répulsion. La vue des armes blanches qui s’enfoncent dans la chair, le sang qui gicle puis ruisselle le long du corps et les mouvements désespérés du taureau pour échapper à son supplice heurtent la vue et frappent violemment l’esprit.

Toutefois, les yeux ne sont pas le seul point d’entrée de l’abomination et l’on néglige souvent l’ouïe comme témoin de l’intense solitude dans la souffrance infligée.

Le 6 octobre 2024, à Arles, l’association Futur a enregistré les hurlements d’un taurillon lors de l’entrainement de jeunes amateurs à l’occasion d’une classe pratique.

No hay billetes ! Réellement ?

No Hay billetes. Ce cri de joie autosatisfaite signifie que tous les billets pour assister à la corrida ont été vendus. En d’autres termes, que les arènes sont pleines. Nous entendons cette clameur se propager à l’envi depuis quelques semaines, notamment en lien avec la récente reprise de la corrida dans les arènes de Mauguio-Carnon. Or, il semblerait que cet enthousiasme doive quelque peu être modéré.

La corrida est attaquée de manière jusqu’alors inédite et les aficionados resserrent les rangs. C’est ce que nous avons constaté lors de la manifestation du samedi 3 juin à Mauguio : la majorité des véhicules dont les occupants nous témoignaient leur soutien à la corrida – parfois avec des gestes peu élégants – étaient immatriculés dans des départements limitrophes. La municipalité de Mauguio avait décidé d’arrêter les corridas en 2022 pour des raisons financières liées à la désaffection du public pour ce genre de spectacles. Il n’est donc pas certain du tout que les Melgoriens se soient repris d’affection pour ce genre de spectacle. Ce qui nous amène au point suivant.

Par voie de presse, nous apprenons que les places de corrida ont fait l’objet d’une tarification particulièrement attractive, en particulier pour les clubs taurins – c’est-à-dire pour les groupes – avec la gratuité pour les moins de 12 ans. La proposition de loi abolitionniste de novembre dernier a provoqué une certaine fébrilité dans le milieu de la corrida. Le jugement de Pérols qui s’est vu signifier une interdiction en référé d’organiser des corridas a accentué cette fièvre. Aussi, le ralliement est de mise.

Il faut enfin souligner que les arènes de Mauguio disposent d’une jauge d’environ 1 800 personnes.

A la lumière de ces éléments factuels, l’hypothèse est la suivante. Les aficionados, conscients du danger qui pèse sur la corrida, mettent un point d’honneur à remplir des arènes à grands renforts de déplacements facilités par les politiques tarifaires mises en place. Les No hay billetes seraient donc un épiphénomène créé artificiellement pour donner l’illusion d’un regain d’intérêt pour la corrida.

Les mois et les années à venir viendront confirmer cette analyse.

Manifestation du 13 mai 2023 à Pérols

Crédit photo CRAC Europe

Samedi 13 mai 2023, un manifestation s’est tenue à Pérols à l’initiative du Parti animaliste. Le CRAC Europe et Alliance Ethique se sont particulièrement impliqués dans son organisation.

Sur place, également des militants du COLBAC, de One Voice, de l’ADDA et d’Animal1st.

Au plus fort de la mobilisation, nous étions 200 (comptage à 12h30) dont un beau tiers de Péroliennes et de Péroliens.

Pérols a cette particularité de mobiliser aussi les locaux, ce que l’on ne voit pas dans nos autres manifestations.

Un merci particulier à eux, nous ne lâcherons ni les taureaux, ni vous.

« Grâce » à RICO (le maire de Pérols), des personnes ont pris conscience de la réalité et de la cruauté des corridas dans quelques arènes du sud de la France.

Parmi les intervenants, des Péroliennes et des enfants de la ville : « Dans notre école, personne n’aime les corridas »; des élus locaux de la municipalité, de la métropole, d’un peu partout… Merci à Caroline Roose, Députée Européenne d’être venue, à Coralie Mantion, vice-présidente de la Métropole, à Muriel Fusi co-présidente du Parti Animaliste, à Radia Tikouk, adjointe à la mairie de Montpellier et à tous les autres.

Une pensée particulière pour Eddine Ariztégui, élu du Parti Animaliste et adjoint au maire de Montpellier qui a préparé cette action et qui pour des raisons impérieuses, n’a pas pu venir avec nous samedi.

Vers 13h30 nous avons invité les participants à une marche de liaison vers le second point de manifestation prévu. Tout au long de cette marche, avenue Pagnol, les soutiens des habitants et des passants ont été nombreux et chaleureux.

Nous sommes alors arrivés au rond point du terminus du tram pour sensibiliser les piétons se rendant aux plages, mais aussi les automobilistes à la mascarade cruelle qui se prépare à Pérols le 15 juillet prochain.

Pendant toute la durée de la mobilisation, le CRAC Europe a accroché, au dessus de la voie rapide qui mène à la Grande Motte, une immense banderole : « ICI LA CORRIDA TORTURE ET TUE ».

Ensemble pour l’abolition.

#PerolsSansCorrida#StopCorrida

Lascaux et corrida : bis repetita !

Le délire tauromaniaque ne connaissant point de limites, c’est toute honte bue que dans les année 2000, quelques esprits en éveil ont eu la vision d’une corrida à l’observation des peintures de la grotte de Lascaux.

Hélas ! la science, cette pourfendeuse d’illuminations de génie, est venue semer la consternation dans le petit monde de la corrida. Alertés par la FLAC, d’éminents préhistoriens – tels Norbert Aujoulat (1946 – 2011) – se sont mobilisés pour mettre un terme à cette fumisterie qualifiée d’imposture par la FLAC.

Le tollé que cette appropriation culturelle a soulevé a abouti à la proclamation de la ville de Montignac – qui abrite la grotte de Lascaux – « ville anticorrida ». Il est évident que toute personne ou institution qui sait faire preuve de rigueur intellectuelle autant que d’honnêteté historique ne peut que se sentir agressée par une déclaration sortant de nulle part qui s’assied sur les études les plus sérieuses.

Mais la dialectique des défenseurs du charcutage (festif et convivial) de bovins, sans doute faute d’arguments recevables, exhume de nouveau le fantôme des corridas de Lascaux du tombeau où il aurait dû reposer en paix pour l’éternité.

C’est ainsi que nous apprenons que les corridas de Vic-Fézensac (Gers), millésime 2023, font l’objet d’une affiche commandée à Antoni Taulé, peintre et aficionado, qui a cru bon de s’inspirer des représentations de la grotte de Lascaux.

Cependant, le président du club taurin de Vic-Fezensac apporte quelques nuances au propos de ses prédécesseurs : « Comme on est dans une période anti-corrida, il [le peintre aficionado Antoni Taulé] s’est inspiré des taureaux de la grotte de Lascaux. Il a peint une tête de taureau avec des traits qui ne sont pas nets, de la même manière que les hommes préhistoriques, qui utilisaient de la suie et du charbon. Tout ça pour dire que les taureaux ont toujours concerné les hommes qui ont vu dans cet animal la force, la puissance et le combat. »

Sur quels travaux repose cette affirmation qui attribue cette représentation du taureau à nos ancêtres ? Qu’en pensent les paléontologues ? D’où cela sort-il ? Poser la question, c’est déjà y répondre. On ne peut en revanche que constater une nouvelle tentative, sur la pointe des pieds, d’amalgamer avec la corrida un patrimoine culturel mondial. Amalgame contre lequel, rappelons le, la communauté scientifique s’est opposée unanimement. Norbert Aujoulat, spécialiste des peintures de Lascaux, avait d’ailleurs déclaré lors d’une conférence : “Lascaux c’est la vie, la corrida c’est la mort”.

Si cohérence il y a entre cette affiche qui incite aux corridas et une référence aux peintures rupestres de la grotte de Lascaux, sans doute faut-il la rechercher dans la première partie de la première phrase du président du club taurin précédemment cité : « Comme on est dans une période anti-corrida […] Evidemment, le rejet de 80% de la population et des attaques qui vont croissant justifient que tous les moyens soient mis en œuvre pour sauver le soldat tauromaniaque. Même les plus loufoques. Il faut foncer, on ne sait jamais : sur un malentendu, ça peut fonctionner.

https://www.ladepeche.fr/2023/02/18/feria-de-vic-fezensac-une-affiche-2023-inspiree-des-toros-de-la-grotte-de-lascaux-11006395.php

Mobilisation à Pérols

C’est désormais officiel, la ville de Pérols dans l’Hérault (34) organisera une corrida le 15 juillet 2023.

Une pétition est en ligne, n’hésitez pas à signer et partager https://www.mesopinions.com/petition/animaux/opposons-retour-corridas-perols/201448

Un logo a été réalisé par un militant que nous remercions pour cette création qu’il a en outre déclarée libre de droits.

Vous pouvez ainsi télécharger ce logo, vous l’approprier et l’afficher sur vos réseaux sociaux.

Les principales associations internationales anticorrida soutiennent la proposition de loi d’abolition

Suite à la demande de notre collectif, Roger Lahana (président de « No corrida » et référent pour la France du RIA (Réseau International Antitauromachie, 17 millions de membres) a sollicité les leaders des principales organisations internationales anticorrida pour leur demander leur soutien écrit à la proposition de loi d’abolition portée par Aymeric Caron et leur ralliement au collectif « Ensemble pour l’Abolition ». Tous ces courriers ont ensuite été transmis à Aymeric Caron pour apporter un soutien international à son action.

Toutes les lettres des principales associations internationales en suivant ce lien !

Il y a 5 ans, Jean-Pierre Garrigues nous quittait

Le 19 novembre 2017, Jean-Pierre Garrigues, président emblématique du CRAC Europe, décédait des suites d’une longue maladie. Le 19 novembre 2022, par un hasard du calendrier, la voix des taureaux résonnait dans 42 villes françaises afin de soutenir la PPL abolitionniste qui sera débattue dans trois jours à l’Assemblée nationale.

Ce fut l’occasion d’avoir une pensée pour celui qui a tout donné à la cause anticorrida.

La Société Anti Fourrure a rédigé un texte que nous reproduisons ici, pour Jean-Pierre.

Rest In Peace…. Jean-Pierre

Tu as rejoint les étoiles tellement trop tôt

Mais sache que nous ne t’oublions pas 

Et que jamais nous n’abandonnerons le combat

Pour les taureaux, les veaux et les chevaux

Victimes de ces viles et archaïques traditions 

Jusqu’au dernier souffle tu as lutté pour eux

Ainsi que pour les autres animaux plongés 

Dans cet incommensurable bain de souffrances 

Qu’est notre monde si lourd de supplices 

Toi qui voulais créer des casques bleus pour les animaux

Voilà déjà dix huit ans 

Sache que tes paroles résonnent en moi

Et que nous serons toujours là pour eux 

Un jour viendra où ces infâmes corridas et novilladas 

appartiendront au passé

Dussions nous nous aussi combattre 

Jusqu’à ce que le temps qui nous est imparti ici bas soit écoulé

Et qu’à notre tour nous quitterons terre

On t’aime Jean Pierre

Lorsqu’on lui coupe les oreilles et la queue, le taureau est toujours vivant

Suite à un article qui s’appuie sur des études de vétérinaires qui affirment que le taureau est toujours sensible et conscient lorsque certains de ses attributs sont découpés afin d’être remis en trophée au toréro, il s’en est suivi des remises en cause de la véracité des conclusions scientifiques.

Il y a quelques jours, il était question au Parlement européen de Strasbourg – à l’occasion de la conférence de presse concernant la corrida – de faire reculer l’obscurantisme au profit d’avis éclairés. Nous restons dans ce thème.

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